Née à Spontin en 1927, Thérèse DEFRESNE, après avoir travaillé comme infirmière-accoucheuse aux cliniques Ste Elizabeth et St Camille à Namur, a désiré servir les plus pauvres et s’est embarquée pour le Brésil en mars 1967.
Sa destination : JAPARATUBA, en pleine région désertique du NORDESTE brésilien, non loin de l’océan Atlantique.
Elle y travaillera quelques temps dans un dispensaire qui ne désemplit pas du matin au soir ; elle ira ensuite s’établir à PACATUBA, gros village de 1500 habitants où elle restera 33 ans.
Qu’y trouve-t-elle ?
Un climat chaud (35 degrés) et sec mais avec des nuits très fraiches.
Des routes en terre qui deviennent de la boue quand il pleut. La ville la plus proche est ARACAJOU, ville portuaire ; il faut parfois marcher 5 km pour chercher un bus, afin d’atteindre cette ville.
- A Pacatuba, les maisons construites en torchis sont très petites ; on y trouve une pièce de séjour et une chambre où l’on se rassemble à 12 ou 15 pour dormir sur des nattes ou de la paille. Il n’y a ni eau, ni électricité, ni chauffage ni toilettes !!!
- Les hommes travaillent aux champs au service des grands propriétaires terriens, ils font de longues journées sous la chaleur pour un salaire de misère.
- Les jeunes sont aussi embauchés pour moitié prix ; malheureusement, pendant ce temps, ils ne vont pas à l’école, d’où nombre élevé d’analphabètes…
- Les femmes restent au foyer pour élever leurs nombreux enfants et préparer à manger (quelques légumes, un peu de riz ou de manioc). Un jour par semaine, elles vont faire leur lessive au bord du fleuve.
Le travail est important pour les missionnaires :
- Rassembler les femmes du village pour leur donner quelques notions d’hygiène et d’alimentation ; le taux de mortalité infantile est très élevé faute de soins adaptés. Il est urgent de créer des dispensaires où les gens viennent de très loin pour se faire soigner ; d’installer des pharmacies dans les différents villages (avec l’aide de S.O.S.)
- Petit à petit, les sœurs organisent des cours de couture et de broderie ; les femmes sont très habiles pour confectionner de jolies nappes et napperons que nous vendons à notre brocante. Certaines personnes font aussi des sacs, des porte-monnaie en cuir ou autres ainsi que des modelages en terre cuite à vendre sur les marchés
- Pour couronner le tout, des cours d’alphabétisation sont donnés le soir aux adultes, les enfants étant censés fréquenter l’école primaire.
QUELQUES ACTIONS DE NOTRE A.S.B.L. en vue d’améliorer la vie de ces gens :
- Envoi de centaines de colis vêtements reçus du village et d’autres localités. Ces vêtements étaient stockés à la maison des sœurs à Pacatuba et distribués pour un prix dérisoire afin d’éviter l’humiliation de la mendicité ; Sœur Thérèse gérait avec plaisir ce petit dépôt.
- Opération savon, matériel de couture, boites de lait, langes réutilisables, matériel scolaire, petits jouets, tout cela faisait le bonheur des brésiliens petits et grands, présents à l’ouverture des colis
- Opération chaise roulante pour un handicapé
- Opération camionnette pour la mission.
- Opération outils et engins de jardinage pour l’école de Ladeirinhas
- Transformation de l’école familiale agricole secondaire de Ladeirinhas (fondée par Monsieur Remy Gauvin, décédé en 2014) en école de techniciens agricoles. Cette école vole maintenant de ses propres ailes.
AUPARAVANT, la situation s’était quelque peu améliorée grâce au gouvernement LULLA et à la Présidente Dilma ROUSSEFF qui lui a succédé, car ils ont montré une volonté d’aider les pauvres, encourageant les paysans à cultiver leur terre (acquise avec la réforme agraire) et faire de l’élevage, notamment des vaches pour développer les laiteries.
Cependant avec l’arrivée au pouvoir de Michel TEMER en tant que Président par intérim, la situation se dégrade à nouveau suite à une série de mesures défavorisant à nouveau les plus pauvres. Les Brésiliens ne sont pas très optimistes pour l’avenir.
Sœur Thérèse est malheureusement décédée en 2001 à Namur où elle avait dû rentrer pour raisons de santé. C’est Sœur Francisca HENDRICKX, avec qui elle a passé tout son séjour au Brésil, qui continue à gérer la mission avec compétence et dévouement. Sœur Fransisca est assistée par une Brésilienne, Sœur Adriana.
A Pacatuba, le village a quelque peu changé ; les rues sont plus carrossables, les maisons ont l’eau et l’électricité. Quelques petits magasins se sont installés ; bref, les gens peuvent vivre un peu mieux !
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